Suite à l’agrandissement de notre famille durant l’été, c’est uniquement avec Cassandre que je (Guillaume) suis allé faire un tour dans les Pyrénées. Cela faisait quelques temps que l’envie de parcourir la voie verte de Foix à Saint-Girons me trottait dans la tête, et j’ai donc rallongé un peu le trajet pour avoir un itinéraire sur trois jours à travers le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. Pour l’établir je me suis servi du site de l’AF3V pour vérifier la présence d’autres voies vertes (il n’y en n’a pas), de BRouter pour l’itinéraire précis (il propose des itinéraires très pertinents, que ce soit pour le choix de routes peu fréquentées, ou pour minimiser la dénivelée) et de Wikipédia pour avoir les caractéristiques des cols.
Comme d’habitude, la carte du trajet se trouve ici.
Soleil au beau fixe, nous partons lundi 21 août au matin par un des multiples TER avec aménagements vélos (merci la région !) qui vont en Ariège en remontant la vallée du même nom. Il a tout de même d’abord fallu monter et descendre les escaliers de la gare avec les vélos (pas merci la SNCF).
Étape 1 : de Foix à Soueix
Après 1h15 de trajet, nous sommes presque à pied d’œuvre. Nous traversons le joli centre de Foix et rejoignons le début de la voie verte entourés de papillons mais sans aucun jalonnement cycliste : les seuls panneaux l’indiquant sont intitulés « Parking voie verte », cela a le mérite d’être clair sur la finalité récréative de cette voie verte où on vient le week-end en famille en voiture, plutôt qu’un axe structurant pour le développement du cyclotourisme, c’est dommage.
Ancienne voie de chemin de fer, cette voie verte tourne, monte et descend doucement, Cassandre pédale seule avec grand plaisir. Il fait chaud et nous apprécions le fait qu’elle soit bien ombragée. Quelques tunnels et les vaches paissant dans les champs à proximité en rompent la monotonie, tandis qu’autour de nous les montagnes commencent à s’élever.
L’arrivée sur Saint-Girons ne nous donne pas envie de nous y attarder outre mesure, et nous remontons le Salat par la D3, avant de devoir basculer sur la D618, plus fréquentée. La vallée est assez encaissée, et les bords de la route sont recouverts de plantes hautes aux jolies fleurs roses, avec la forêt tout autour.
Nous croisons le joli bâtiment de la centrale hydroélectrique de Lacourt, des années 20, à la salle des turbines d’une hauteur démesurée. Nous retournons sur la D3 pour continuer à suivre le Salat, avec le massif du mont Valier en ligne de mire. La combinaison d’un petit camping, d’une aire de jeu, et de la rivière à Soueix sonne la fin de journée et nous filons nous tremper les pieds une fois la tente montée, après les 63 km et 500 m de dénivelée positive de cette étape.
Étape 2 : de Soueix à Augirein par le col de la Core
Le soleil est caché par de la brume, nous nous réveillons tardivement, à 8h. Mais n’étant que deux, nous sommes prêts à partir en moins d’une heure, un record ! Quelques virages plus tard, le massif du Mont Valier se dévoile encore plus que la veille, son air gris et pelé (minéral comme je les aime !) contrastant avec les sommets aux pentes boisées qui nous entourent. Histoire de monter le col de la Core facilement, nous prenons des chocolatines et du fromage (nous sommes en pleine région du Bethmale) à Seix. Un panneau nous annonce ce qui nous attend : 13 km à 6,6% de moyenne et un maximum à 8%…
Nous montons lentement : difficile d’aller vite vu la pente et la chaleur. Nous faisons de nombreuses pauses à l’ombre des arbres, et aux différents sources afin de nous tremper les t-shirt pour pouvoir supporter les 33°C (à l’ombre). Nous avons donc bien le temps d’admirer les paysages autour de nous : dans la première partie de la montée, le joli cône du Cos, et les sommets marquant la frontière avec l’Espagne en toile de fond ; la ligne de sommets pelés commençant à 2300 m menant jusqu’aux 2838 m du Valier dans l’ascension finale du col.
Nous arrivons au col de la Core en tout début d’après-midi : pas de myrtilles, mais des fougères, des vaches et une jolie vue.
Il fait bon à 1 395 m d’altitude, mais Cassandre a hâte de descendre. La redescente lui plaît tellement que nous ne nous arrêtons pas au lac de Bethmale en contrebas. Nous filons donc loin des jolis cirques abritant ce dernier, et aussi l’étang d’Ayes. Une pause sorbet fait par contre l’unanimité, dans la fournaise que nous retrouvons au fur et à mesure de la descente.
Après Castillon-en-Couserans, nous bifurquons sur la D618 et remontons le long de la Bouigane.
Le soleil de fin d’après-midi, encore brûlant, commence à étirer les ombres et, alors que nous cherchions un emplacement pour bivouaquer après avoir fait le plein d’eau, nous tombons sur un mini camping à Augirein, à l’accueil parfait : très fleuri, demi-tarif pour les cyclistes, en bord de rivière, des poules, balançoires et bac à sable, de quoi bien occuper notre soirée après cette étape de 47 km et 1200 m de dénivelée positive.
Étape 3 : d’Augirein à Saint-Gaudens par le col de Portet-d’Aspet
Les orages prévus sont arrivés dans la nuit avec 24h d’avance, un impressionnant son et lumière nous réveille. Au petit matin nous petit-déjeunons et plions tout à l’abri sous l’auvent du camping. Les tenues de pluie sont de sortie, elles n’ont pas été que du poids mort !
Nous honorons une commande de fromage au marché d’Augirein, et nous continuons vers Portet-d’Aspet. La route est déjà raide pour rejoindre le village (jusque 9%), mais le vrai col se situe juste derrière : 3 km avec des passages à 11%. Entre le fait qu’il soit plus court que celui de la veille, et les 20°C de moins, nous le gravissons plus facilement et bien plus rapidement.
Nous arrivons en haut en milieu de matinée, sous un temps toujours couvert, mais finalement bien agréable pour pédaler.
C’est dans la descente, impressionnante, que nous croisons le plus de cyclistes sportifs, lancés à l’assaut du col. Les panneaux dans notre sens indiquent des pentes à 17%, c’est la première fois que nos jantes deviennent brûlantes pendant une descente. Jamais je n’aurais pu monter le col dans ce sens-là avec Cassandre en follow-me. La descente est aussi remarquable par la très belle forêt traversée, dense, sombre et humide, aux ruisseaux encaissés, elle paraît ancienne et presque mystique.
Nous mettons ensuite le cap sur Saint-Gaudens, globalement en descente, le long de la D5, qui comporte quelques portions avec une bande cyclable sur le côté : nous sommes revenus en Haute-Garonne, les aménagements cyclables aussi !
Nous rentrons dans Saint-Gaudens par de toutes petites routes, en ayant suivi le balisage de la véloroute de la Garonne, jusqu’à la gare où nous attendons une petite heure le TER de 14h32. Cette dernière étape était plus courte avec 39 km et 650 m de dénivelée positive.
Bravo à vous 2 ! Impressionnant les dénivelées des étapes ! Très joli compte-rendu entre père et fille et toute nos félicitations pour l’agrandissement de la famille 🙂
Merci !
Les dénivelées passent tout de même très bien car les pentes sont gravies sur de belles routes goudronnées, et puis les cols étant bas, les ascensions sont courtes.
Super ! Félicitations pour l’agrandissement de la famille Panda 🐼 ! Et merci pour ce récit qui donne bien envie, d’aller dans les Pyrénées et de voyager en famille 😀👍Bon, c’est pas pour tout de suite chez nous. Mais on a quand même agrandit la famille : le nouveau venu a presque deux ans, ne marche qu’à quatre pattes, pèse plus de 23kg et n’est pas avare de câlins. On lui cherche une carriole pour nos prochaines expéditions, à deux pas de chez nous 👍