Après ces presque 400 km pédalés en 6 jours, nous prenons un jour de pause à Chilecito.
Niveau architecture, comme beaucoup de villes qu’on a traversées jusque là, il n’y a rien de particulier, et la ville est encore organisée selon un plan quadrillé. L’essentiel des « créations architecturales » sont religieuses, on vous laisse admirer le résultat.
La ville n’est pas très grande mais très animée, c’est tout de même l’occasion de faire une petite dizaine de kilomètres pour aller voir l’ancien téléphérique minier âgé de plus d’un siècle qui ne s’est arrêté qu’il y a une trentaine d’années. On ne se contente toutefois que de la première station, la deuxième est à une petite dizaine de kilomètres supplémentaires, et la route qui y mène sans intérêt.
Nous trouvons une forte influence italienne ici, dans la façon qu’ont les gens de parler, dans leur physique… et les glaciers sont vraiment nombreux 😜 (nos kilos envolés au Pérou et en Bolivie commencent à revenir…).
Route fermée ? Pas pour nous…
Après toutes ces grandes lignes droites, nous avons envie de paysages plus escarpés et mettons le cap vers les parcs de Talampaya et d’Ischigualasto. Depuis Chilecito il y a une route directe qui passe par la cuesta de Miranda. Celle-ci était en travaux il y a presque 2 ans lorsque la Terre dans le guidon y est passée, nous comptons donc sur une route toute neuve. Pour rejoindre Nonogasta nous avons d’abord droit à la moitié d’une 2×2 voies en construction rien que pour nous, que demander de mieux ? Une fois à Nonogasta, nous empruntons une déviation : une partie de la route 40 est en travaux, et ensuite un panneau nous informe que la cuesta de Miranda est fermée pour travaux… Pas trop le choix, faire le tour serait trop long à vélo, nous y allons quand même. La route est longiligne, montant régulièrement jusqu’à Miranda, sous un soleil de plomb. Heureusement, Gauchito Gil est là !
Peu après Miranda nous arrivons sur la zone en travaux. Comme nous sommes dimanche, le chantier est à l’arrêt et nous le traversons sans encombre, d’autant plus qu’il n’y a que quelques kilomètres en travaux (fin prévue en octobre).
Derrière, nous avons droit à un ruban d’asphalte tout neuf, et rien que pour nous.
La vue sur la quebrada de Miranda, rougeoyante, est magnifique.
Nous prenons compte de l’ampleur des travaux, titanesques, pour construire cette route, simple piste auparavant.
Ça monte fort, et une super chapelle à la difunta correa nous tend les bras, avec tables et bancs, statues de canards et nains de jardin, bouteilles en plastique pleines d’eau et bougies d’allumage en guise d’offrandes, à 5 km du col.
Le lendemain nous sommes toujours seuls sur la route et nous atteignons rapidement le col malgré des pentes en moyenne autour de 8%.
Nous avons beau n’être qu’autour de 2000m d’altitude, nous nous sentons vraiment en haute montagne, sur cette route accrochée aux rochers.
Une fois les deux cols passés, nous filons vers les parcs, et nous retrouvons les cactus.
Nous pensions passer par Villa Union, mais à un croisement une piste vers Pagancillo nous permettant d’économiser 40 km nous tend les bras. Après vérification de nos réserves d’argent (les entrées/visites aux parcs sont vraiment très chères) et de nourriture : c’est bon, nous bifurquons et arrivons à Pagancillo après 20 km d’une très bonne piste.
Nous passons la fin d’après-midi confortablement installés dans une grande cabaña, avec deux chambres et une cuisine, pour un prix dérisoire.
Où nous essayons de visiter un parc à vélo
Le lendemain, mardi 9 août, nous parcourons rapidement les 30 km qu’il nous restait jusqu’à l’entrée du parc et le visitons dans la foulée l’après-midi. Il est possible de le visiter à vélo, mais apparemment pas en ce moment car il y aurait trop de sable. Après la Bolivie, ça ne nous fait pas peur, mais le guide à vélo n’avait pas vraiment envie de nous accompagner, « c’est mieux en bus pour les enfants ». Bref, on embarque donc en « expédition » (ouh, quelle aventure !) dans un bus, et pour faire les choses bien nous choisissons la version bus 4×4 où il est possible de regarder à travers le toit, et avec l’apéro au milieu du canyon (vraiment des dépravés ces cyclistes).
Le canyon est vraiment magnifique, aux formes variées, et nous nous sentons tout petit au milieu.
Les quelques pétroglyphes que nous pouvons observer sont énigmatiques et fascinants (ce n’était pas sous l’influence d’alcool qu’ils étaient dessinés, mais sous une variante de mescaline).
Nous finissons cette journée par un passage au parc contenant des statues de dinosaures, pour que les enfants crient et courent au milieu de ces géants colorés, et les classent spontanément en herbivores/carnivores. Au camping du site nous rencontrons quatre Franco-Argentins avec qui nous passerons la soirée à discuter, une rencontre vraiment très agréable ! Ils nous apprennent l’existence de magnifiques dunes de sable blanc du côté de Fiambalá. Si nous en avions eu connaissance avant, nous aurions certainement fait le détour par Fiambalá et Tinogasta entre Belèn et Chilecito, plutôt que d’emprunter la monotone route 40. Nous nous endormons au milieu des renards gris (il parait qu’il y a même des pumas).
Le lendemain, difficile de partir tôt quand on discute encore et que les enfants jouent. Ce n’est donc que vers 12h que nous mettons le cap vers la sortie du parc… Que nous n’atteindrons que le lendemain !
Le vent s’étant levé, et de face évidemment, nous avançons sans motivation ; un troupeau de guanacos en fin d’après-midi sonne la fin de notre étape.
Après avoir bien observé les guanacos, ce sont leurs nombreuses traces, ainsi que celles des suris et des renards que nous observons au bivouac, les enfants adorent !
Où nous réessayons de visiter un parc à vélo
Jeudi 11 août : cap sur Ischigualasto après être sortis de Talampaya. Sans vent de face les 36 km sont parcourus en moins de 2h.
Pour visiter ce parc il faut avoir son propre véhicule, mais il y a aussi un circuit vélo. Mais comme pour le parc Talampaya, la motivation n’est pas le point fort des guides, et d’après eux le circuit voiture est mieux, et la carriole ne passerait pas sur le circuit vélo (encore une fois, nous rigolons intérieurement en sachant par où nous sommes déjà passés…). Bref, nous nous invitons dans une voiture (ce que font tous les cyclistes d’après les guides… Nous nous demandons bien si une seule personne a déjà réussi à visiter ces parcs à vélo 😏) et passons une super après-midi en compagnie de Juan Jose. Là encore le site est magnifique, entre points de vue impressionnants sur la vallée de la Lune, ou sur la formation Los Colorados et autres formations particulières.
Au retour nous nous installons au camping du parc pour une nouvelle nuit au milieu des renards.
À travers la vallée fertile, même si ça ne se voit pas en hiver
Le lendemain nous traînons encore un peu au parc, nous retournons au musée de l’entrée qui présente bien la faune et la flore locale ainsi que certains dinosaures (et proto-mammifères et proto-crocodiliens, les roches du parc datent du Trias) trouvés dans le parc. Les 75 km jusque San Agustín del Valle Fértil passent assez rapidement en papotant, à travers une végétation sèche mais plus haute que les jours précédents, au milieu de petits contreforts montagneux. San Agustín est assez étalée, mais peu dense, une sorte de très gros village.
Nous y trouvons un chouette hébergement pour la nuit, avec un jardin où les enfants jouent. Le lendemain, en attendant notre bus les enfants jouent dans un parc et se joignent aux enfants du village dans une église ! C’est dimanche, des jeunes portant croix et statues patrouillent la ville en invitant les gens à venir faire la fête dans leur église (et il y en a plusieurs), les enfants dansent et chantent en musique dans les églises avant de pique-niquer devant… Ce n’est pas une boom, mais l’éducation religieuse (ou le début de l’embrigadement, à chacun de voir).
Ensuite : direction San Juan dans un de ces méga-bus argentins à double étage et sièges inclinables, très confortables (enfin, pas tout à fait pour Guillaume qui a les renforts latéraux de l’appui-tête dans les épaules… C’est ça d’être plus grand que la population locale, il commence à avoir l’habitude depuis le Pérou).
Pas de soucis pour embarquer les vélos (et heureusement puisqu’il n’y a qu’une seule compagnie) moyennant un supplément de sur-bagage, et sans oublier les pourboires pour ceux qui chargent et déchargent les bagages.
Faut pas croire les panneaux qui annoncent « route fermée » : dans la plupart des cas, ca passe …
Si si …
À vélo, c’est bien le cas, pas besoin de dépanneur si ça coince 😏… On a emprunté beaucoup de routes fermées ou en travaux. Ceci dit, sur cette route, comme on était dimanche, des voitures passaient aussi, c’était acrobatique, ils les poussaient… Je l’aurais pas fait !
Salut les Pandas, on prend note de la suite du parcours, c’est super intéressant (pour nous!). Nous sommes »bloqués » a la Paz pour une dizaine de jours (départ cette semaine) pour guérir tout le monde: On morfle a ce niveau, se qui fait que l’on va écourter la Bolivie pour faire plus d’Argentine…
Nous sommes bien contents si cela peut servir à d’autres cyclistes, c’est aussi fait pour ça ! Bonne guérison 🙏