Aller-retour à Sucre via Potosí depuis Uyuni : vacances dans le voyage

À Uyuni, ville pas si poussiéreuse que cela, mais royaume des 4×4 et hautement touristique (si on en juge par le nombre d’hôtels, restaurants et agences proposant des excursions… Pas vraiment par le nombre de touristes en cette fin juin), nous comblons nos frustrations culinaires en y restant 2 nuits le temps de réfléchir à la suite de notre trajet : nous mangeons dans la rue, au marché, salteñas à toute heure, tablettes de chocolat à gogo, et plein de trucs gras, sucrés et salés ! 😋

Nous avions lu ou entendu beaucoup de désintérêt pour cette ville « poussiéreuse perdue au milieu de nul part ». Nous la trouvons vivante et grande, avec la zone touristique limitée à une ou deux rues contenant les agences, hôtels et restaurants, et qui se finit par une base militaire. Nous en aurons croisé des bases militaires dans des coins perdus en Bolivie : Patacayama, Lagunas, Llica, Uyuni… À chaque fois nous les trouvons « mignonnes » avec leurs coupoles et leurs jolis camouflages aux formes arrondies, et nous nous attendons presque à en voir surgir un improbable engin volant, comme dans un film de Hayao Miyazaki. Le reste de la ville est bel et bien animé et vivant. Mais surtout, Uyuni est un nœud de transports : bus et train. Pour le train, nous y reviendrons… Pour le bus, nous embarquons à 7h samedi 25 juin pour Potosí où nous arrivons 3h30 plus tard. Et oui, nous avons décidé de nous octroyer des vacances loin des vélos pendant quelques jours pour visiter quelques grandes villes boliviennes.
Les paysages sur la route sont jolis, mais secs, arides, avec quelques vallées avec des rios plus ou moins asséchés et des arbres (ça faisait longtemps qu’on en n’avait pas vus !)… et avec pas mal de dénivelé (que cela a l’air facile en bus !). Mais quand le bus est entouré d’un brouillard de sable au point de devoir s’arrêter, et qu’on entend les grains de sable propulsés par le vent fouetter la carrosserie, nous pensons à José qui veut emprunter cette route à vélo quelques jours plus tard… Nous ne pourrons pas vous raconter tout le trajet, nous avons aussi bien dormi (tout en se déplaçant, n’est-ce pas incroyable ?).

Pour arriver à Potosí, ça grimpe, au milieu de terrils grisâtres aux flaques de couleurs inquiétantes, déchets des mines. Et pourtant, une fois arrivés dans le centre (en finissant avec un bus de ville, encore une fois un vieux bus japonais, mais encore plus vieux que ceux d’El Alto), la ville n’est que couleurs, avec en toile de fond le majestueux Cerro Rico, qui fait et a fait la richesse et le malheur des habitants.

Difficile de l’oublier tant il est beau et imposant… même de nuit sa silhouette persiste, tracée par les lumières des mines sur ses flancs. Nous commençons par visiter la cathédrale, à l’intérieur aux couleurs douces, et à la belle vue sur la ville depuis son clocher.

Il n’y a pas énormément de choses à visiter à Potosí, mais il y a beaucoup d’églises, beaucoup, beaucoup d’églises. C’est animé autour de midi : il y a un grand carnaval des écoles, avec fanfare évidemment (les fanfares sont omniprésentes en Bolivie, et les jeunes Boliviens plutôt assidus avec leurs instruments), et costumes.

Nous visitons ensuite la casa de la moneda où furent frappées des pièces de l’époque espagnole jusqu’à la fin du siècle dernier. Pour une fois la visite est en Français, ce qui permet à Cassandre de suivre. Nous apprenons pas mal de choses, entre histoire de Potosí et détails numismatiques.

Nous finissons l’après-midi en flânant dans les rues, faisant réparer au passage la fermeture éclair de la polaire de Cassandre, pour finir dans le quartier des universités dans un resto végétarien. Potosí est une grande ville universitaire, ce qui la rend encore plus vivante !
Le lendemain, avant d’attraper un bus pour Sucre à la mi-journée, nous déambulons encore dans les rues : nous profitons de l’ambiance de la ville, et découvrons encore quelques églises.

Cette fois-ci c’est à une course d’étudiants que nous assistons, et aux sorties des différentes messes (c’est dimanche, et les églises ne manquent pas). Nous goûtons l’api… et aussi quelques salteñas 😋.
Les 3h de bus pour Sucre passent vite, en faisant la sieste et en observant les paysages qui verdissent : des arbres apparaissent de plus en plus nombreux, et du vert près des rios au fond des vallées. Sucre est à environ 2800 m d’altitude et le climat y est plus clément que sur l’altiplano, nous posons enfin les doudounes.

Nous restons 4 jours à Sucre. Le centre historique, autour de la place 25 de Mayo est très agréable avec ses multiples bâtiments coloniaux, ses façades blanches sous le ciel bleu, taguées de grandes déclarations d’amour, ses bons restaurants, ses chocolateries, son marché très agréable (comme tous les marchés en Bolivie et au Pérou)…

Nous assistons lundi 27 juin à un très grand défilé militaire… aux participants plus ou moins assidus et mélangés à la foule et aux vendeurs de rue. Nous avions déjà remarqué le fort patriotisme et militarisme des Boliviens, ils nous paraissent moins paisibles que leurs voisins.
Les musées sont d’un très bon niveau, c’est agréable. Les enfants apprécient la collection de masques du MUSEF.

Les tissus exposés au musée ASUR, tissés par des ethnies de la région entourant Sucre, sont également superbes. Nous aurions bien aimé visiter le musée Charcas, mais il était fermé à cause de grèves.

La matinée passée au parc du Crétacé a également été appréciée par tous, entre statues kitsch et squelettes de dinosaures, et observation des traces de pas sur la gigantesque falaise de Cal Orcko, au milieu d’une cimenterie.

La ville est installée dans une zone collineuse, il est assez facile d’avoir de jolis points de vue, et les collines qui émergent un peu partout, urbanisées ou non, rajoutent du charme à cette très jolie ville.

Nous passons aussi un peu de temps avec Camille, Basile et Anaïs, famille suisse qui remonte de l’Argentine, rencontrés dans le bus et recroisés ensuite. Les enfants profitent de pouvoir jouer en français avec des enfants de leur âge, assez rare pendant le voyage.

C’est par un bus de nuit que nous retournons à Uyuni, profiter d’une dernière journée là-bas, tenter de récupérer une des chaussettes d’Hector disparues à la laverie (finalement , l’employé nous en offrira une nouvelle paire), nous amuser au parc et dans la décharge/cimetière des trains avant d’en prendre un bel et bien roulant, pour l’Argentine.

La nuit dans le bus n’est pas de tout repos entre la réparation du bus au milieu de la nuit, le chien qui vomit partout dans l’allée, et l’arrivée à 4h30 lorsqu’il gèle à pierre fendre.

Nous avons beaucoup hésité à rejoindre Villazón (à la frontière argentine) par le train car la route est réputée superbe, mais très difficile, et en partie non asphaltée. Comme nous aimons beaucoup prendre le train, et que nous avons déjà passé pas mal de temps en Bolivie (il nous faudrait une dizaine de jours pour parcourir cette route), nous choisissons donc de prendre ce raccourci ferroviaire et d’avoir plus de temps pour découvrir le nord-ouest de l’Argentine.

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