De Nazca à Puquio : du désert aux vallées vertes

Le résumé pour les pressés : nous venons de passer 6 jours dans des paysages magnifiques, à travers montagnes désertiques, montées à couper le souffle, épingles sans fin, hauts plateaux verts mais pelés, à pédaler en compagnie de condors, au milieu de vigognes, à dormir sous les étoiles, à admirer les levers et couchers de soleil. On a pédalé environ 3h30 chaque jour, ce qui nous prenait bien 7-8h avec les multiples pauses 😉. Première inquiétude mécanique aussi avec une jante qui se fissure, mais pour le moment, ça tient.

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Nous avons quitté Nazca lundi matin, avec plus de 20 litres d’eau, pour entamer notre première grande montée vers les Andes. Nous prenons notre petit-déjeuner sur le site de l’aqueduc de Cantalloc, juste à la sortie de la ville, avant d’attaquer la montée proprement dite. Le trafic est faible, les camions nous doublent largement, à grands coups de klaxon. Les paysages sont déserts, quelques cactus poussent au milieu des cailloux, il y a un peu plus de verdure dans le fond de la vallée. Nous montons doucement, ce n’est pas aussi dur que nous le pensions. De grands oiseaux nous survolent, nous pensons que ce sont des condors. À la pause pique-nique, Guillaume se rend compte que sa jante arrière est fissurée au niveau des têtes de rayons côté droit… Pour limiter la progression des fissures, nous décidons d’inverser les « chargements » : c’est Marie qui tire maintenant la carriole, et son chargement en eau, et Guillaume tracte Cassandre sur le follow-me (avec des efforts plus symétriques sur la jante).

Nous atteignons tranquillement le km 23, et le lieu de bivouac indiqué par 4 bisons dans les Andes. Nous nous installons près de ruines en contrebas de la route, entre terre, roche et cactus, et faisons cuire notre repas sur un petit feu de bois. Le ciel est couvert, pas d’étoiles pour ce soir.

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Le lendemain, nous repartons pour 20 km de montée. Certains passages dépassent les 5%, c’est un peu dur, on prend notre temps. Petit à petit, des buissons apparaissent mais cela reste très sec. La route serpente beaucoup. On bivouaque km 42 toujours à l’endroit indiqué par les bisons. Alors que la journée a été couverte, le soleil sort une heure avant son coucher et nous assistons à un super coucher de soleil au dessus d’une mer de nuages, en mangeant nos pâtes cuites au feu de bois. Une fois la nuit tombée, le bivouac est éclairé par la lune et les étoiles, pas besoin de lampe.

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Mercredi matin, lever de soleil aussi beau que le coucher, toujours au dessus des nuages. On prend notre deuxième petit-déjeuner 3 km plus loin, dans un restaurant. Cet endroit marque aussi le retour de la présence humaine et de la végétation : plus on montera, plus ce sera humide et vert. Nous sommes pourtant à 2400 m. Au km 52, nous faisons une longue pause dans un restaurant, qui nous offre des mandarines (au Pérou ce sont bien des mandarines et non des clémentines, c’est plus rafraîchissant d’ailleurs), nous nous ravitaillons en eau et emportons des plats pour faire réchauffer le soir. Passé 3000 m il commence à faire frais. Passé 3100-3200 m, le souffle nous manque un peu. Bivouac au km 62 à 3300 m, ciel dégagé, encore une jolie soirée, mais fraîche.

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Jeudi, pas d’essoufflement au départ, cela ne reprendra que 500 m plus haut (c’est léger quand même cet essoufflement, nous arrivons toujours à pédaler sans problème). Cela s’aplatit et devient très vert, on finit par sortir des montagnes et arriver sur le plateau de Pampa Galeras. Comme son nom l’indique, c’est la pampa, avec de grosses touffes d’herbes pour les vaches et les vigognes. Il y a beaucoup d’eau également, que de changement !

Nous bivouaquons derrière un petit restaurant (dans lequel nous mangeons le soir, et buvons notre premier maté de coca), sur un site archéologique à ciel ouvert, entre les morceaux de verre, couverts en plastique et morceaux d’os d’animaux, avec la visite régulière des vaches. Mais nous sommes sur un coin d’herbe plat. Il commence à faire bien frais la nuit, nous apprécions la chaleur de nos couettes.

Le réveil le lendemain est humide et frais, nous reprenons nos vélos pour finir la traversée du plateau de Pampa Galeras. Au bout de quelques kilomètres, nous entendons puis voyons un troupeau de vigognes. Elles se partagent l’espace avec les vaches sur le plateau, et nous en voyons beaucoup d’autres troupeaux, certaines traversent même la route juste devant nous.

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Nous arrivons au kilomètre 98, 4150 m d’altitude, fin de cette montée ! Cassandre aura tout fait sur son vélo tracté par Guillaume ! Elle rejoint la carriole pour la descente, et c’est parti pour 20 km à faire chauffer les freins.

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Les paysages changent complètement, il y a de l’herbe, des vaches. On passe un péage où on nous ouvre un passage, et on se retrouve ensuite dans des paysages qui rappellent les Alpes suisses, tout est vert, avec des eucalyptus et des cactus en plus.
Nous finissons la descente sous une grosse averse, nos affaires de pluie sont de sortie.

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Une dizaine de kilomètres de montée au soleil plus tard, nous nous installons pour la nuit un tout petit peu avant le village de Lucanas, entre les ânes, chevaux et moutons, et recevons la visite des enfants à la sortie d’école et de quelques adultes curieux du village. Nous mangeons dans la tente, à l’abri de la pluie.

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Le lendemain matin, nous croisons juste après notre départ un homme avec qui nous avions beaucoup discuté la veille : il nous apportait notre petit-déjeuner, maïs chaud et fromage ! Le village de Lucanas est très vivant, et les habitants très accueillants.

Nous pédalons ensuite à flanc de montagne, avec vue sur les pâturages et les petites parcelles cultivées, et sur les montagnes plus lointaines, beaucoup plus sèches, où le rouge de la pierre se mêle au vert de la végétation.

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Nous arrivons dans la petite ville de Puquio, où nous trouvons un hospedaje tout mignon : douche, lessive, et une journée complète de repos ! Nous refaisons le plein de nourriture, et passons voir un médecin pour nous rassurer sur la toux de Cassandre depuis quelques jours : tout va bien (et cela va encore mieux avec quelques coloriages et gommettes de Peppa Pig, et un tour de manège).
La ville de Puquio est organisée par rues : les restaurants et la plupart des hôtels sur la route principale, des rues commerçantes dédiées, l’une aux chaussures, l’autre aux cahiers et crayons, une autre encore aux vêtements, etc… Dans les quartiers d’habitation, certaines rues sont pavées et bordées de maisons aux crépis colorés, alors que d’autres sont en terre, bordées de maisons en briques brutes, plus délabrées.

Et demain, nous repartons pour quelques jours de bivouac, on monte (oui, c’est encore possible) à la rencontre des flamands roses (on l’espère).

Petit aparté sur les déchets au Pérou : c’est effrayant ! Tout est suremballé et en mini-portions (il faut d’ailleurs penser qu’il faut 2 paquets de pâtes pour un repas…), la boisson n’est que de l’eau en bouteilles (de 600mL le plus souvent) ou des sodas, et même les couches sont emballées individuellement (oui, nous n’avons pas emporté les couches lavables avec nous)… Et tout cela est : jeté par les fenêtres, dispersé derrière les maisons, parfois brûlé de ci, de là. Il faut être patient pour trouver une poubelle, on transporte beaucoup de déchets (et nous ramassons un déchet par jour, histoire d’aider un peu). Il y a donc des déchets partout, surtout du plastique, quand ils voudront nettoyer, il leur faudra des dizaines d’années. Quand il y a de la pluie et de la végétation, les déchets sont vite cachés, cela paraît plus propre, mais dans les endroits désertiques cela s’accumule et est dispersé par le vent. Et nous écrivons cette note dans le très joli jardin de l’hospedaje Sarita à Puquio, où il y a une poubelle tous les 3 m pour que tout reste impeccable.

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PS : bon anniversaire Fabien !

6 commentaires sur “De Nazca à Puquio : du désert aux vallées vertes

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  1. Salut les pandas,
    Je suis vos aventure avec attention, et j’attends avec impatience le petit mail qui me dit qu’il y a du nouveau ! Gros bisous de la côte est de l’Amérique du sud, à bientôt et merci pour votre appart à Toulouse !
    Seb

Répondre à Fabien Vicard Annuler la réponse.

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