Paracas, ou la procrastination vélocipédique

Départ tôt de Lima, le bus est à 7h30 mais nous avons encore nos cartons à trimballer, nous prenons donc 2 taxis. Heureusement que nous quittons Lima, s’y déplacer finit par coûter cher..
Petit supplément pour les vélos, contrôle des passeports et prise vidéo en gros plan de tout le monde dans le bus : encore une fois ils ne rigolent pas avec la sécurité (et ne doivent pas avoir l’équivalent de la CNIL). Le bus est vraiment comme un avion, avec petit déjeuner à bord.

La sortie de Lima est longue, cette ville est vraiment tentaculaire ! Ensuite c’est une succession de falaises, zones désertiques, zones plus vertes (présence d’une embouchure ?). Il y a des constructions partout, inachevées, et du sable, de la poussière. Beaucoup de constructions sur les plages, beaucoup abandonnées, ensablées. Dès la sortie de Lima, les maisons perdent leurs piques, mais gardent les murs de clôture ; il y a parfois un mur crépi de couleur, le plus souvent les murs sont bruts, en briques de construction, et le dernier étage en plein air sert pour faire sécher le linge. Nous croisons également plein d’élevages intensifs de poulets, à même le sable, dans d’immenses cahutes en tôle, avec la concentration qui va bien. Dans les zones plus vertes, il y a des vaches et des cultures.

En arrivant à Paracas, nous retrouvons plein d’Occidentaux, ambiance balnéaire, c’est étrange. Nous remontons les vélos à la « gare routière » Cruz del Sur (que rien ne distingue des autres habitations, mais une nouvelle est en construction à côté), et prenons un hôtel juste à côté, pas cher par rapport à ceux du « centre » à 5 min à pieds.

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Ayant quitté Lima avec de la brume, au frais, nous retrouvons le cagnard ici (jusqu’à 32°C à l’ombre, mais le soleil tape vraiment fort). Notre excursion de demain est réservée, et les enfants se sont trouvés des copains allemands (on arrive très bien à communiquer avec eux en allemand… Plus qu’en espagnol… Il faut encore qu’on progresse !). Tout le monde joue et se repose, à l’ombre de notre tonnelle sans plantes, c’est sec ici ! D’ailleurs, nous venons de commencer à filtrer l’eau du robinet, ras le bol d’acheter de l’eau en bouteilles, surtout vu les tas de déchets qui s’accumulent en bord de route (Lima était par contre très propre) et sur les plages.

Le lendemain matin, nous allons tous ensemble faire le tour des îles Ballestas. 2h de bateau sur une mer d’huile dont la moitié sur place à observer manchots de Humboldt, pélicans, fous et autres oiseaux (qui produisent le guano qui est exploité ici de temps en temps) et lions de mer. Les colonies de lions de mer comportent beaucoup de bébés à cette époque de l’année. Les cris des lions de mer ressemblent beaucoup à ceux des moutons. Pour les photos, il vous faudra attendre qu’on ait trouvé un remplaçant pour notre lecteur de cartes SD qui vient de nous lâcher 🙂 (mais nous, on continue à en faire)

Le reste de la journée se passera entre jeux des enfants, discussions en franglaignolemand, et dégustations de fruits locaux et de saison : avocats, raisins, mangues, citrons verts, petites bananes et fruits de la passion.

Nous restons finalement un jour de plus, certains membres de notre troupe n’étant pas en grande forme. Et cela nous laisse un peu plus de temps pour affiner certaines choses sur les vélos (un vrai bonheur que d’apprendre à régler sur le tas les Magura HS11, certains ont dû être un peu malmenés dans l’avion).

Mardi matin, lever aux aurores, nous voulons pédaler ! Départ à 6h30 quand le soleil apparaît… Il monte trop vite, on aurait dû partir encore plus tôt. Nous allons faire un petit tour dans le parc de Paracas. Dès les premiers tours de roue nous nous rappelons pourquoi nous voyageons à vélo : cette première semaine de touristes en bus et taxi était très agréable, mais le sentiment de liberté, que tout est possible et que le route s’offre à nous est irremplaçable. Nous ressentons plus profondément ce qui nous entoure : les paysages, le vent, le soleil, le sable, tous nos sens participent au voyage et certaines choses qui nous paraissaient étranges depuis derrière les vitres nous apparaissent plus évidentes.

Nous pédalons au milieu d’un désert d’ocres : du beige pâle au rouge, en passant par tous les nuances de jaune. Le sol est composé de pierres et de terre tellement desséchée qu’elle a la consistance du sable. Il n’y a pas d’odeur à part celle des camions et des voitures, et celle de l’océan quand on s’en approche. C’est pour ce genre de paysages qu’on est allés aussi loin !
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Nous découvrons sous nos roues la tôle ondulée, les pistes en montée et la route-emmental, où une niveleuse passe de temps à autres rabattre le sable du bas-côté pour combler les innombrables trous. Cela nous conforte dans nos choix de préparation des vélos : raccourcissement le plus possible des développements et pneus larges et un peu crantés.

Nous montons au point de vue de Yumaque où nous petit-déjeunons à l’ombre de la carriole, avec une vue magnifique, au son des vagues du Pacifique en contrebas.
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Sur notre chemin de retour, nous faisons un détour de quelques kilomètres pour aller admirer des fossiles de Turritelas que Cassandre dessine.
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Puis retour à Paracas, il est déjà 10h30, 36°C sur nos vélos, quelques courses et nous passons l’après-midi à dessiner, colorier, écrire et jouer avec nos voisins d’hôtel. Ce soir nous irons tous ensemble au restaurant, et demain départ tôt pour Ica.

P.S. : on a pensé à prendre certaines photos au téléphone dans le parc de Paracas, pour vous, fidèles lecteurs 🙂 Tant qu’on n’a pas de soucis d’autonomie électrique, ça permet de palier au manque de lecteur de cartes.

3 commentaires sur “Paracas, ou la procrastination vélocipédique

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