De Seltz à Mayence, le Rhin industriel

22 juillet – Passage de frontière, 53 km

Le Rhin à Seltz

Après une nuit peu reposante avec le bruit sourd des péniches remontant le Rhin, les enfants filent jouer sur la plage dès le matin, pendant que les parents replient le camp. Nous traversons la grande et magnifique zone humide du delta de la Sauer, puis après avoir trouvé une boulangerie nous mangeons notre petit déjeuner en observant des cygnes.

Nous traversons des zones boisées entre Rhin et étangs, c’est très agréable pour pédaler. Nous croisons aussi des ports et usines.

La frontière avec l’Allemagne est quasiment inexistante, nous traversons un petit pont sur un ruisseau, et les panneaux sont en allemand de l’autre côté. Nous sommes déçus de ne pas avoir vu un joli panneau « Allemagne ».

Nous prenons ensuite notre premier bac pour traverser le Rhin, et un des passagers nous donne quelques pièces « pour offrir des glaces aux enfants », nous voilà bien accueillis dans ce nouveau pays. Nous pique-niquons près d’un étang, et glanons quelques pommes pour le dessert.

À l’approche de l’agglomération de Karlsruhe, on nous conseille de faire le tour du port, plus long, mais qui évite de hisser les vélos et la carriole sur la passerelle via un escalier. Nous voilà dons partis pour un grand tour, entre zones de connexions routières et zones presque sauvages, c’est long ! Nous rejoignons le Rhin pour le goûter, et commençons à envisager le bivouac pour ce soir, mais il nous faut d’abord quitter cette zone très industrielle et trouver de l’eau (potable). Nous suivons un petit canal très bucolique, qui traverse une raffinerie, des gros tuyaux longent notre voie, nous passons même sous un pont de tuyaux qui relie les deux parties du site pétrolier. De retour sur la berge du fleuve, nous observons un instant le ballet des péniches qui vont et viennent chargées de pétrole.

Nous cherchons de l’eau pour le bivouac, les points d’eau accessibles sont très rares, nous trouvons enfin un robinet près de terrains de tennis. Poursuivis par des nuages menaçants, nous bifurquons entre deux champs de maïs pour nous installer dans un verger. Finalement l’orage nous épargne, contrairement aux moustiques et aux tiques, mais nous avons encore de bonnes pommes des moissons mûres à point pour le dessert.

Bivouac dans un verger

23 juillet – Sur les digues du Rhin, 61 km

Nous quittons notre bivouac pas trop tard, et nous dirigeons entre vergers et étangs vers la ville de Germersheim, de l’autre côté du Rhin.

Après quelques courses, des jeux et un pique-nique près d’une porte monumentale de la ville, nous reprenons la route sous une chaleur écrasante.

Germersheim

Nous trouvons de l’eau dans une station-service, puis cheminons sur des digues, entre des champs de maïs et de blé. Nous mettons un peu de musique pour nous aider à avancer.

Nous sommes contents d’arriver enfin à Speyer après cette journée monotone et très chaude. Le camping est un peu difficile à trouver, pas du tout indiqué, et très cher. Il est situé en bordure d’un étang, nous négocions avec les enfants, et échangeons la baignade contre une glace. Nous reprenons les vélos pour aller visiter le centre-ville, assez inintéressant, et la très belle cathédrale romane aux toits de cuivre, et manger une glace.

De retour au camping, nous profitons des tables et bancs du camping pour manger et faire nos carnets.

24 juillet – Le Rhin industriel, 60 km

Nous ne partons pas aussi tôt que nous le voulions, et nous subissons la chaleur dès les premiers coups de pédale. Nous cheminons toujours sur les digues du Rhin, entre les champs de maïs, sans même apercevoir le fleuve.

L’arrivée près de Mannheim nous plonge à nouveau dans l’Allemagne industrielle, avec des gigantesques usines et cheminées. Après une traversée du Rhin en bac à Altrip (les enfants adorent le bac, alors nous le préférons aux ponts), nous voilà au pied d’immenses centrales électriques, plus ou moins récentes, et d’une usine Unilever… l’ambiance est particulière.

Bac d'Altrip

Nous arrivons dans une forêt, où nous pique-niquons à l’ombre des arbres, avant d’atteindre le centre de Mannheim. La ville a été reconstruite après la seconde guerre mondiale, organisée en carrés, cela nous rappelle les villes argentines. Nous faisons la fin du marché sur la place principale, et nous nous voyons offrir une barquette de myrtilles bio, miam !

L’eurovélo nous emmène ensuite sur les berges de la Necker, en face d’une interminable usine BASF.

Le long de l'usine BASF interminable

Toutes ces usines ont un côté fascinant pour nous qui n’en voyons quasiment jamais. Nous faisons une petite pause à l’ombre du seul bosquet, en compagnie d’une famille suisse déjà croisée au camping de Spire. Nous empruntons ensuite un petit bac à crémaillère pour traverser la Necker, et pédalons au milieu des champs pour rejoindre notre camping.

Bac à crémaillère

Nous profitons du petit étang privé pour une baignade rafraîchissante, et d’une table pour manger et faire les carnets, comme d’habitude.

25 juillet – Toujours entre maïs et usines, 59 km

Nous arrivons à quitter le camping pas trop tard, et nous avons planifié nos traversées du Rhin pour raccourcir au maximum le trajet, il fait trop chaud pour faire des détours.

Centrale au petit matin

Après avoir aperçu un lièvre dans un champ, nous prenons un bac à Gernsheim, plus grand et plus moderne que les précédents. Nous voilà à nouveau sur les digues, au milieu des champs d’oignons en pleine récolte, nous en ramassons quelques-uns tombés sur le chemin pour le repas de ce soir.

Le trajet est très ennuyeux, et il très fait chaud, ni Cassandre ni ses parents n’ont une grande motivation pour pédaler. Nous nous installons près de l’aérodrome d’Oppenheim pour le pique-nique, et restons un long moment regarder les planeurs décoller. Nous avons même le plaisir de voir quelques chevreuils.

Le paysage change ensuite doucement, les berges s’élèvent et les vignes apparaissent, tandis que les industries et les champs de maïs disparaissent. L’environnement plus agréable et les t-shirts mouillés dans l’eau d’une fontaine nous redonnent un peu de courage pour la fin de la journée. Nous rejoignons le Rhin pour les dix derniers kilomètres, sur un bon chemin de terre.

Nous traversons Mayence et le Rhin pour rejoindre le camping, où nous discutons avec un couple et une famille australiens à vélo.

Nous allons ensuite au parc pour que les enfants jouent, mais une averse éclate à notre arrivée. Guillaume rentre fermer la carriole, et Marie et les enfants se réfugient sous un kiosque, avec une grande famille qui s’était réunie pour un pique-nique, et « Oma » leur offre à boire et à manger.

La soirée au camping se passe à échanger des conseils sur nos trajets respectifs avec les nombreux voyageurs, à vélo ou à pieds.

26 juillet – Visite de Mayence, 8 km

Le camping est situé près d’une voie ferrée et sous le couloir d’approche d’un aéroport, nous passons une nuit peu reposante, qui se termine très très tôt pour Jason. Guillaume se promène une heure avec lui, puis Marie prend le relais et va chercher des viennoiseries pour le petit déjeuner. Nous reprenons les vélos pour aller dans le centre de Mayence, de l’autre côté du fleuve, pour cette chaude journée de pause.

Nous nous promenons dans le centre, avec quelques jolis maisons à colombage : cela nous paraît moins artificiel qu’en Alsace, les façades sont beaucoup moins uniformes. Marie s’achète de nouvelles pédales pour tenter de faire disparaître un « clac » quand elle pédale, puis nous visitons la cathédrale aux piliers massifs, avant de nous réfugier dans une ancienne glacière transformée en brasserie-restaurant, lieu idéal pour ce midi. Nous montons ensuite sur le site de l’ancienne forteresse, et allons visiter une église dont les vitraux sont signés Chagall, c’est tout bleu et vraiment très beau.

Nous mettons ensuite cap sur le musée Gutenberg, où l’on apprend que l’imprimerie à caractères mobiles, si elle a bien été inventée par Gutenberg en Occident, existait déjà en Asie plusieurs siècles auparavant.

Après une pause glace, nous rentrons au camping prendre nos maillots de bain pour aller à la piscine toute proche. Nous y restons jusqu’à la fermeture, il fait vraiment meilleur dans l’eau ! De retour au camping, nous discutons longtemps avec un couple français, pendant que leur grande fille Chloé joue avec les enfants.

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